Le paysage politique roumain traverse une turbulence sans précédent après l’annulation du premier tour de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle. La décision, rendue le 6 décembre 2024, fait suite à des accusations d’ingérence étrangère et d’irrégularités massives lors du scrutin du 24 novembre. Ce contexte plonge la Roumanie dans une crise institutionnelle qui inquiète également ses partenaires européens.
Le candidat indépendant Călin Georgescu, arrivé en tête du scrutin annulé, a immédiatement appelé les citoyens à manifester contre ce qu’il qualifie de « coup porté à la démocratie ». Pour lui, la décision de la Cour serait motivée par une volonté de discréditer sa candidature. « La volonté et le pouvoir du peuple ne peuvent être vaincus », a-t-il déclaré lors d’un rassemblement dans la capitale, Bucarest.
Un vote sous influence étrangère ?
Les services de renseignement roumains ont révélé une campagne de désinformation massive, visant à influencer l’opinion publique en faveur de Georgescu. Des plateformes comme TikTok auraient été utilisées pour promouvoir sa candidature à travers 25 000 comptes fictifs. Ces allégations s’accompagnent de rapports sur des cyberattaques contre les infrastructures électorales, renforçant les soupçons d’ingérence étrangère.
Ces événements rappellent les enjeux démocratiques auxquels l’Union européenne fait face, notamment dans ses pays membres les plus vulnérables. La Commission européenne a réaffirmé son soutien à la Roumanie, tout en appelant à des enquêtes approfondies et à une transparence totale.
Une crise institutionnelle sans précédent
Le président sortant, Klaus Iohannis, dont le mandat devait se terminer le 21 décembre, a annoncé qu’il resterait en poste jusqu’à ce qu’un successeur légitime soit élu. Les autorités doivent désormais fixer une nouvelle date pour l’élection, mais l’incertitude reste grande. Des manifestations de soutien à Georgescu se multiplient, tandis que d’autres citoyens réclament des réformes pour renforcer la transparence des processus électoraux.
Cette situation met en lumière les défis démocratiques majeurs auxquels la Roumanie est confrontée. Alors que les enquêtes se poursuivent, la priorité est de restaurer la confiance des citoyens dans le système électoral. La stabilité politique du pays est également cruciale pour l’équilibre européen, alors que des partenaires comme la France suivent de près cette crise.